Peut-on imaginer une Belgique 100 % renouvelable en 2050 ? (Une analyse de Yves Marenne)

Publié le 28 Jan, 2025
Fondation Mercurius AI - Peut-on imaginer une Belgique 100 % renouvelable en 2050 ?

Photo de Yves Marenne
À propos de l’auteur

Yves Marenne est ingénieur civil. Il a travaillé dans la sidérurgie liégeoise, notamment chez Cockerill Sambre. Depuis 1999, il œuvre à l’Institut de Conseil et d’Études en Développement Durable (ICEDD) à Namur.

Il s’intéresse particulièrement aux défis énergétiques et à la transition énergétique.

Une Belgique 100 % renouvelable en 2050 ? (Par Yves Marenne)

Peut-on envisager une société 100 % renouvelable en 2050 ? À un prix raisonnable et sans perdre notre confort actuel ? À cette question, l’étude présentée ici par Yves Marenne nous montre que c’est possible.

Cette étude, commandée par le gouvernement fédéral et réalisée par 3 bureaux actifs dans le domaine de l’énergie, apporte des résultats révolutionnaires sans même remettre en question la société de croissance actuelle. Cela impliquera bien entendu de profondes modifications de nos habitudes, car les énergies renouvelables sont plus fluctuantes, mais il en va de la sécurité énergétique de notre avenir.

Les Amis de la Terre soutiennent la production des énergies renouvelables, pour sortir des énergies fossiles et nucléaires dangereuses pour la vie. Mais avant tout, ils prônent les économies d’énergie et l’efficacité énergétique.

Un objectif ambitieux

Au printemps 2011, juste un peu après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, les quatre ministres en charge de l’énergie en Belgique se sont mis d’accord pour commander une étude visant à déterminer la faisabilité d’un approvisionnement énergétique exclusivement renouvelable à l’horizon 2050. L’étude a été confiée à un consortium de 3 bureaux actifs dans le domaine de l’énergie. L’ICEDD (1), le Bureau Fédéral du Plan et le VITO (2) se sont donc associés pour étudier cet ambitieux objectif. J’ai eu la chance de pouvoir coordonner ce travail.

Avant d’aborder les conclusions de cette étude, il est nécessaire d’en préciser les contours et d’expliquer en quelques mots quelle a été la méthode de travail suivie. Contrairement à de nombreuses autres études similaires, il nous a été demandé de ne pas nous limiter à l’approvisionnement électrique de la Belgique. « Notre 100 % renouvelable » porte donc sur l’électricité mais aussi les besoins en chauffage de l’industrie, du logement, ainsi que les besoins en énergie des transports belges (route, chemin de fer, navigation intérieure). Seules l’aviation et la navigation de haute mer ont été exclues du périmètre de l’étude.

Notre étude part de l’hypothèse importante que la demande de services énergétiques que connaît la société belge sera maintenue, voire augmentée dans le futur. Cela veut dire concrètement que le confort thermique de nos logements restera constant, que nous continuerons à nous déplacer comme aujourd’hui (voire plus) et que notre tissu industriel ne sera pas profondément restructuré. Globalement, cela suppose donc que le paradigme économique actuel n’est pas modifié et que notre économie continue à croître jusqu’en 2050 (de 1,8 % par an en moyenne).

(1) ICEDD : Institut de conseil et d’études en développement durable.
(2) Le VITO est l’Institut flamand de recherche technologique.

L’hypothèse très forte et on peut s’étonner que des scénarios de croissance nulle ou de décroissance n’aient pas été pris en compte. Elle signifie en tous cas que si le renouvelable est techniquement capable de nous approvisionner en totalité en 2050 dans cette configuration « maximaliste », il le sera d’autant plus dans des scénarios de croissance économique plus faible. Par contre, il est clair qu’une croissance économique moins vigoureuse rendra plus complexe le financement de la transition renouvelable.

Le modèle est basé sur la définition de scénarios qui privilégient telle ou telle technologie renouvelable (WIND pour l’éolien, PV pour le photovoltaïque, GRID pour les réseaux électriques vers l’étranger, BIO pour la biomasse). Tous ces scénarios sont comparés à un scénario dit de référence basé sur la prolongation de la consommation de combustibles fossiles. Nous avons ainsi pu déterminer et chiffrer les investissements qu’il faudra réaliser pour atteindre l’objectif de « 100 % renouvelable ».

Distinction importante

Différencions bien la demande de services énergétiques et la demande d’énergie :

Par exemple, nous souhaitons avoir une température de 20 °C dans les pièces de vie de notre habitation pendant tout l’hiver ; c’est une demande de service énergétique, car pour y arriver, il faudra dépenser de l’énergie. On peut obtenir ce service énergétique en utilisant 1500 litres de mazout ou 1500 m³ de gaz (une demande d’énergie bien précise), mais aussi si on isole mieux sa maison avec seulement 800 litres de mazout ou 800 m³ de gaz. Cet exemple peut être généralisé à tous nos besoins énergétiques.

« 100 % renouvelable », c’est possible

Un des principaux enseignements que l’on peut tirer de cette étude est que couvrir les besoins énergétiques belges en 2050 exclusivement avec du renouvelable est techniquement possible. Toutefois, les potentiels techniques locaux sont insuffisants, et il reste nécessaire d’importer de l’énergie, mais dans une bien moindre mesure qu’actuellement. Un scénario fait l’hypothèse que seuls les potentiels locaux pourront être consommés. Dans ce cas, la trop faible disponibilité de l’énergie pousse les prix à la hausse, ce qui fait diminuer la demande. Ce scénario, appelé DEM (pour demande), implique une sérieuse diminution de nos consommations énergétiques. Toutefois, la baisse de la consommation représente un coût de désutilité important (une perte de confort énergétique), auquel il a été donné une valeur économique.

Il faut aussi préciser que, si nos scénarios « 100 % renouvelable » sont possibles du point de vue technique, ils impliquent une modification profonde de notre façon de consommer l’énergie. La société « 100 % renouvelable » fait de plus en plus appel à l’électricité. Le chauffage des maisons (rénovées, bien isolées) se fait via des pompes à chaleur ; les transports font en partie appel à l’électricité ; l’industrie utilise de plus en plus cette forme d’énergie pour ses besoins, etc. L’électrification déjà observée depuis de nombreuses années ne fait donc que s’intensifier.

Parc éolien (wind farm)

Le graphique ci-dessous (figure 1) montre bien l’augmentation impressionnante du parc de production électrique consécutive à la mise en place des différents scénarios « 100 % renouvelable ». Ce phénomène est dû à l’électrification de la société mais aussi aux durées d’utilisation annuelles relativement faibles de l’éolien et du photovoltaïque. Précisons que le parc de production électrique actuel présente une puissance cumulée de l’ordre de 16 GW et que le scénario de référence en suppose déjà le doublement. Les scénarios renouvelables « tournent » autour des 80-90 GW et le scénario photovoltaïque affiche une puissance électrique de 200 GW, soit plus de 10 fois la capacité installée actuelle.

Figure 1 : Parc électrique en 2050 dans les diférents scénari (puissance installée en GWe) | Tous les graphiques de cet article proviennent de l’étude du gouvernement fédéral.

La question de l’utilisation de la biomasse à des fins énergétiques a été longuement débattue au cours de la réalisation de ce projet. En effet, à l’échelle de la Belgique, la disponibilité mondiale de cette forme d’énergie est très importante. Du seul point de vue énergétique, on pourrait décider d’y recourir de manière intensive. La tentation pourrait être forte puisque cette façon de faire nous permettrait d’éviter de plus profondes remises en question énergétiques.

On peut, en effet, transformer la biomasse en combustibles liquides, gazeux ou solides qui peuvent alors être utilisés par nos technologies actuelles sans grandes modifications. L’usage de la biomasse énergie est toutefois de plus en plus décrié pour ses conséquences désastreuses des points de vue environnementaux (perte de biodiversité, …) et sociaux (hausse des prix des produits alimentaires, …). Nous avons donc choisi de limiter fortement le recours à cette forme d’énergie par l’application de stricts critères de durabilité et d’équité. Dans nos scénarios renouvelables, la Belgique « peut consommer » une quantité de biomasse soutenable (3) qui est proportionnelle au poids de sa population dans la population mondiale de 2050. Seul, le scénario BIO fait appel à une quantité de biomasse qui est proportionnelle au poids supposé du produit intérieur brut (PIB) belge dans le PIB mondial en 2050.

La figure ci-contre (haut de page) donne une image de la consommation intérieure brute d’énergie dans les différents scénarios renouvelables. Pour fixer les idées, précisons que la consommation intérieure brute actuelle de la Belgique se situe aux alentours de 2000 PJ (pétajoule). Le scénario DEM implique une sérieuse réduction de la demande d’énergie.

(3) Des études à caractère scientifique ont déterminé les quantités de biomasse-énergie qui peuvent être exploitées de façon durable sans mettre en péril la sécurité alimentaire, la biodiversité… Il est vraisemblable que ces chiffres seront revus (à la baisse dans le futur), mais notre objectif était de mettre en évidence l’importance des critères de durabilité dans l’usage de la biomasse.

Figure 2 : Consommation intérieure brute d’énergie en Belgique en 2050 suivant les diférents scénari (unité-PJ) | Tous les graphiques de cet article proviennent de l’étude du gouvernement fédéral.

Ce graphique montre aussi que toutes les énergies renouvelables sont mises à contribution. Il est illusoire de croire qu’une seule technologie pourra couvrir tous nos besoins énergétiques actuels et futurs. Nous avons besoin d’un ensemble varié de formes d’énergie. La variabilité de l’éolien et du photovoltaïque étant associée à la stabilité de la géothermie.

Notre regard sur l’énergie change

Notre étude a montré qu’un pays comme la Belgique peut s’alimenter exclusivement en énergie renouvelable sans renoncer à son niveau de confort actuel. Par contre, elle montre également que notre façon de consommer l’énergie devra se modifier.

Dans l’état actuel des sciences et des techniques, l’électricité se stocke difficilement et plusieurs technologies renouvelables se caractérisent par un flux d’énergie variable dans le temps (éolien, photovoltaïque). Un futur « 100 % renouvelable » impose donc vraisemblablement de développer d’importantes capacités de stockage comme la centrale de pompage/turbinage de Coo, mais aussi d’autres formes de stockage comme de l’hydrogène obtenu par électrolyse de l’eau ou encore des batteries électrochimiques. Au-delà de ces moyens de stockage coûteux, il sera aussi nécessaire de mieux gérer notre demande d’énergie pour l’adapter à la variabilité du flux solaire. Cela s’appelle la gestion de la demande. On consomme quand l’énergie est abondante et bon marché (quand le vent souffle, quand le soleil luit) et on réduit ses besoins quand l’énergie se fait plus rare et chère.

Ces techniques sont déjà bien au point et utilisées aujourd’hui (chauffage d’eau chaude au tarif de nuit, délestage de certaines applications industrielles pendant les heures de pointe). Mais notre étude a montré qu’il sera moins cher de développer plus encore ces nouvelles formes de consommation plutôt que d’installer toujours plus de capacité de stockage. Notre étude arrive, par exemple, à la conclusion étonnante qu’il serait moins coûteux de faire fonctionner les industries grandes consommatrices d’énergie (comme la sidérurgie) pendant les mois d’été, quand les panneaux photovoltaïques tournent à plein régime, et de les mettre à l’arrêt ou de les faire tourner au ralenti pendant les sombres mois d’hiver.

Changer de trajectoire énergétique a un coût raisonnable et crée des emplois

L’étude a aussi tenté de chiffrer le coût des scénarios « 100 % renouvelable ». Bien évidemment, la transition nécessitera des investissements importants, certains diront considérables. Sur la période 2010-2050, ils se chiffrent à un total de 300 à 400 milliards d’euros mais permettent en compensation de supprimer nos achats de combustibles fossiles à l’horizon 2050. Globalement, le surcoût des scénarios « 100 % renouvelable » est de l’ordre de 20 % par rapport au scénario de référence, soit encore un surcoût de l’ordre de 2 % du PIB belge par an.

Ces chiffres sont intéressants parce qu’ils indiquent que le surcoût est réel mais qu’il n’est pas complètement démesuré. Accepter de payer 20 % de plus pour bénéficier d’un approvisionnement « 100 % renouvelable » de l’ensemble de la société belge ne me paraît pas déraisonnable. C’est un peu comme si on acceptait de payer une prime d’assurances pour ne plus avoir à subir les effets destructeurs des hausses brutales et totalement incontrôlées des prix du pétrole.

Figure 3 : Coûts des différents scénarios en 2050 incluant les coûts de désutilité et le bénéfice des dommages climatiques évités (pour deux valeurs du CO₂) | Tous les graphiques de cet article proviennent de l’étude du gouvernement fédéral.

Il faut encore préciser que ces chiffres ne considèrent que les coûts directs liés au système énergétique. Si l’on prend en compte les coûts supplémentaires qui sont liés à la moins bonne disponibilité de l’énergie (rappelons-nous que certaines énergies renouvelables sont par nature fluctuantes) et d’un autre côté les bénéfices liés aux dégâts climatiques évités, la plupart des scénarios présentent un résultat net positif annuel de l’ordre de 10 milliards d’euros, en supposant un coût des dommages climatiques de 300 euros/tonne de CO₂ en 2050 (voir les deux hypothèses reprises dans le graphique ci-dessus).

L’étude n’a pas permis de mettre en évidence l’ensemble des bénéfices liés à la transformation de notre société en termes de santé publique, de qualité de l’air… mais elle a pu déterminer que tous les scénarios renouvelables étudiés créaient de 20 000 à 60 000 emplois à l’horizon 2030 (4).

(4) L’estimation n’a pas pu être réalisée jusqu’en 2050 faute de données fiables.

Quelques réflexions personnelles

Participer à cette étude a été un défi passionnant. Le simple fait de poser la question de savoir si notre économie peut être alimentée en totalité par des énergies renouvelables a quelque chose de révolutionnaire. Je travaille dans le domaine de l’énergie depuis près de quinze ans et je sais d’expérience que cette question aurait paru complètement saugrenue, voire iconoclaste, il y a seulement quatre ou cinq ans.

J’en suis ressorti conforté dans la certitude que notre dépendance au pétrole n’est pas une fatalité et que si l’ensemble de la société décide de se mettre en mouvement, il est possible de construire un futur énergétique qui soit vraiment durable. Toutefois, les obstacles sont légions. Les nombreuses réactions qu’a suscitées notre étude me font penser qu’il sera très difficile de se mettre collectivement et rapidement en chemin vers cet objectif. Certains le jugent utopique, inaccessible et feront tout pour empêcher qu’il se concrétise. Comment alors sera-t-il possible de mobiliser notre société, les investissements nécessaires alors que le statu quo dans nos habitudes énergétiques est tellement confortable et faussement rassurant ?

Une des principales critiques qui est adressée au renouvelable est son caractère intermittent. Il fait dire à certains qu’il sera à jamais impossible de se passer des énergies fossiles et/ou fissiles. Pourtant, un jour ou l’autre, cette transformation sera inévitable ne serait-ce que pour des raisons géologiques et notre étude a montré que si le chemin est long, si la transition a un coût non négligeable, elle est réellement envisageable. Certains nous rétorquent alors que ce futur « 100 % renouvelable » est risqué puisqu’il nous fera dépendre de sources d’approvisionnement énergétique fluctuantes et difficilement stockables.

De mon point de vue, c’est notre modèle énergétique actuel qui est extrêmement risqué. Il suffit qu’un conflit géopolitique agite les eaux du Golfe Persique pour que toute la planète pétrolière s’enflamme en même temps que le cours du baril, projetant l’économie mondiale dans la récession et nombre de ses habitants dans la misère. Le risque du « tout renouvelable », si du moins on peut parler de risque, me paraît bien plus acceptable que celui lié aux énergies fossiles en raréfaction.

Les opposants au développement du renouvelable mettent souvent en avant son coût de développement et les nuisances qu’il entraînerait. Je pense qu’on ne peut pas comparer l’importance des dommages causés par l’utilisation des énergies fossiles et fissiles à l’ensemble de la société avec le développement de l’éolien, par exemple. Les technologies « traditionnelles » de production d’énergie font peser des risques systémiques (changement climatique, gestion des déchets, prolifération nucléaire, …) qui n’ont rien en commun avec les dégâts paysagers ou avec l’impact (faible) sur la biodiversité de l’éolien. Par ailleurs, il faut bien admettre qu’il n’existe pas de solution miracle qui permettrait de bénéficier d’énergie, de technologies à bon compte sans aucun impact environnemental ou autre. Je pense donc que nous avons à choisir l’option qui minimise l’impact sociétal.

Notre étude a choisi de ne pas prendre en compte les possibilités offertes par une forte baisse de la demande de services énergétiques. Par exemple, nous n’avons pas considéré la moindre mobilité qui serait induite par une relocalisation de l’économie. Nous sommes restés dans un paradigme économique inchangé. Certains trouveront dommage ou même insensé de ne pas avoir remis en cause le modèle de croissance économique. Toutefois, intégrer ce changement de vision du monde ne pourrait se faire sans une diminution considérable de notre « confort » énergétique global. Même si certains sont prêts voire demandeurs de s’inscrire dans ces démarches, cette désutilité (cette perte de confort) serait très difficilement supportable pour la majorité de la population. Elle aurait un coût économique important ou à tout le moins impliquerait des modifications radicales dans notre façon de vivre. La question se pose alors de savoir comment faire accepter par le plus grand nombre ce que d’aucuns considéreront comme une régression et non comme un progrès vers une vie globalement plus saine.

Il faut aussi remettre cette étude à sa juste place. Elle n’avait pas pour ambition de décrire un futur renouvelable plus ou moins idyllique à l’horizon de 2050 mais simplement d’estimer si une telle transformation est techniquement envisageable et si oui, à quels coûts. Rien de plus, rien de moins, mais la réponse affirmative à cette question a déjà quelque chose de révolutionnaire.

Monsieur Yves Marenne participe à la rédaction de l’excellente revue SaluTerre dont vous trouverez le lien ici.

Découvrez Radio Mercure - Une nouvelle Radio Web Culturelle | www.radio-mercure.com

Dernières publications

Un ciel inaccessible…

N’avez-vous pas un jour été fascinés par le spectacle que nous offre le cosmos lorsqu’il dévoile à nos yeux les merveilles de la Voie lactée ? Pourtant, cet extraordinaire tableau astral, qui a inspiré tant de générations de poètes et d’astronomes, est aujourd’hui...

Ces publications pourraient vous intéresser …

Un ciel inaccessible…

Un ciel inaccessible…

N’avez-vous pas un jour été fascinés par le spectacle que nous offre le cosmos lorsqu’il dévoile à nos yeux les merveilles de la Voie lactée ? Pourtant, cet extraordinaire tableau astral, qui a inspiré tant de générations de poètes et d’astronomes, est aujourd’hui...